Je passe chaque jour près de l’Assomption, — 1842 (2)

Alfred Philibert Les étincelles


Sonnet

Je passe chaque jour près de l’Assomption,
Et, chaque jour, à l’heure où, pour des funérailles,
Un drap noir à pleurs blancs en couvre les murailles,
Où quelque mort attend la bénédiction.

Toujours le même chiffre, et les mêmes couronnes;
Toujours mêmes discours, toujours même attirail;
Toujours de bruns cochers aux faces monotones
Traînant le même char vers le même portail.

O pompes du trépas, qu’on vous rend ridicules!
Faut-il que l’étiquette et que la vanité
Sur le bord de la tombe aient encor leurs scrupules?

Que tu vaux mieux cent fois, cloître des Camaldules*,
Où, se creusant leur fosse et dormant à côté,
Des moines sont toujours prêts pour l’éternité!

Q62 – T18 – quatrains abba  a’b’a’b’ mais (remarque gef: les rimes masculines du premier quatrain deviennent féminines au deuxième) (on pourrait noter: abba a*b*a*b*)

Membres d’un ordre religieux qui eut pour origine la fondation d’un ermitage à Camaldoli, dans la haute vallée de l’Arno, en Toscane, vers 1023, et qui constitue une des plus durables réalisations, avec la Chartreuse et Grandmont, du puissant courant érémitique dont les manifestations furent nombreuses au XIe etau XIIe siècle.

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