Au pied du sphinx, gardien d’une âpre sépulture, — 1876 (10)

coll. Le Parnasse Contemporain, III

Louise Colet

Groupes d’Arabes

Au pied du sphinx, gardien d’une âpre sépulture,
Béante sur le seuil du désert au sol roux,
Des Arabes pensifs, couchés dans leurs burnous,
Caressent l’yatagan qui brille à leur ceinture.

Rayonnement du front, fierté de la stature,
Attestent les aïeux dont ils descendent tous;
Moïse, Mahomet sous leur double imposture
Ont courbé cette race à l’oeil superbe, et doux.

Prêtres rois, leurs aïeux ont régné dans Solime,
Puis, vainqueurs, radieux, créant un art sublime,
Ils ont fondé Le Caire et bâti l’Alhambrah.

D’éternels monuments ils ont ceint la Sicile,
Mais, hélas!, désormais, race inerte et servile,
Sous le joug Ottoman tout Arabe est fellah!

Q14 – T15

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