Des nuits du blond et de la brune — 1882 (2)

Gardéniac?

Poison perdu

Des nuits du blond et de la brune
Pas un souvenir n’est resté
Pas une dentelle d’été,
Pas une cravate commune;

Et sur le balcon où le thé
Se prend aux heures de la lune
Il n’est resté de trace, aucune,
Pas un souvenir n’est resté.

Seule au coin d’un rideau piquée,
Brille une épingle à tête d’or
Comme un gros insecte qui dort.

Pointe d’un fin poison trempée,
Je te prends, sois-moi préparée
Aux heures des désirs de mort.

Q10 – T27 – octo Les rimes des tercets sont non classiques (or/ort et –ée sans appui) – Le mot ‘resté’ est deux fois à la rime

Ce beau sonnet, paru sous pseudonyme, est attribué soit à Rimbaud soit (plus généralement) à Germain Nouveau. Les critiques ont sans doute raison. On peut cependant lui reconnaître, dans le ton, plutôt une parenté avec Charles Cros (‘Et quelle morale? aucune ‘(Liberté)). Cependant l’irrégularité des rimes conduit plutôt à éliminer tous ces noms.

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