C’est d’un grain de satin! la peau de son visage — 1890 (15)

Ernest Raynaud Les cornes du faune

Pastels

II

C’est d’un grain de satin! la peau de son visage
Bleue à croire qu’un bleu reflet de lune y joue,
Et le nez, qui nuement fait ombre sur la joue,
La Grâce en a modelé le cartilage.

Le cold-cream obligeant fixe le bleu nuage
Du riz sur le satin éclatant de la joue,
Et l’on surprend des reflets bleus de coquillage
A l’oreille où sommeille un éclair de bijou.

La lèvre sensuelle et molle, où saignent comme
Des pourpres de pivoine et de géranium
Esquisse un rire déceleur de perles franches.

Et les yeux, les yeux d’or, quelle prestesse! ils ont
Sous l’échafaudage artistique des frisons,
Que parachève un papillon de soie orange!

Q14 – T15

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