Ils peuvent s’enfuir les jours et les années — 1891 (25)

Georges Suzanne Premiers poèmes (avec une préface de Paul Verlaine)

Sonnet

Ils peuvent s’enfuir les jours et les années
Au vol fugitif, rapides s’écrouler
Comme à l’automne passent des fleurs fanées,
Comme l’oiseau sur la branche s’envoler,

Maintenant que j’ai, ô bonheur ineffable !
Aspiré de ton cœur le parfum divin,
Le Destin, ce noir vautour infatigable,
S’envolera sur ma destinée en vain.

Puisque ton âme a palpité sur mon âme,
Que mes lèvres ont baisé ton corps de femme,
Que m’importent l’Heur et le Malheur des Temps !

Qu’elle roule donc, cette vague, ma vie !
Parmi l’Océan de l’heure inassouvie
Mon coeur est bercé de souvenirs charmants !

Q59  – T15  – 11s

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