Un coq chante au lointain. Les bruyères en fleurs — 1910 (11)

Thomas Maisonneuve Aquarelles provençales

La lande

Un coq chante au lointain. Les bruyères en fleurs
Comme un velours brodé viennent draper leurs herbes,
Et la lande fleurit ses épineuses gerbes
Offrant son bouquet d’or aux matins enjôleurs.

Le granit pointe au ras du sol, où, tels des pleurs
Des lichens d’argent gris emmitouflent son faîte,
Et la lande paraît préparer une fête ;
Tout le charme du ciel avive ses couleurs.

Elle ondule, ainsi que des vagues aux marées
D’automne, quand la brise, aux grèves mordorées,
Hurle son chant d’oubli parmi les chardons bleus ;

Mais l’immobilité qu’elle a vous poigne l’âme,
Et le le vaste horizon, dont s’éteignent les feux,
L’étreint, comme un collier étreint un cou de femme.

Q45  T14 – banv

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