Je ne hanterai plus les graves officines — 1965 (2)

Jacques Bens41 sonnets irrationnels


Nostalgique

Je ne hanterai plus les graves officines
Où mes amis, tout doucement, prennent racine,
Racines que j’envie sous mes airs fanfarons,

Car, au delà de tout, j’aime l’odeur des livres.

Si j’ai troqué la plume pour les moucherons
(C’est façon de parler, poétique et vaccine),
Si j’ai, dis-je, choisi le champ et les fascines,
Je n’ai pas renié mon sang d’écriveron:

Toujours, par dessus tout, j’aime l’odeur des livres.

Ah, connaître à nouveau ce monde qui m’enivre!
Retrouver, chaque jour, mes cousins correcteurs!
Renifler le parfum froid des clichés de cuivre!
Revivre, enfin, la vie qui déjà m’a fait vivre,
Et, parbleu, débarquer comme un triomphateur!

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