Après le sommeil des grandes années fluviales — 1987 (2)

Xavier BordesLa pierre amour

Sonnet – Après le sommeil

Après le sommeil des grandes années fluviales
Voici que s’approche le jeu d’argile de l’été;
La terre qui durcit dans la fournaise du jour
La forme qui se creuse dans les golfes de lave.

Debout seul à parler du temps, des roses, des saisons
Cultivant les friches du langage, et seul, de profil
Tranchant sur le froid des étoiles environnantes,
Je jette mes regards dans les gouffres interdits.

Je sais entendre, qui chante, le temps, dans les âmes,
Une complainte de tristesse et de séparation …
Je sais l’Eveil, et le torrent des images cachées;

Et le sens qui plaque sur l’orgue profond des forêts
Un accord continu qu’arpègent les saisons:
Je m’absente au pays qui remplit ma raison.

bl – m.irr

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