Quand je considère comment la lumière a disparu pour moi — 1839 (10)

Kervyn de Lettenhove trad. Milton Oeuvres choisies


Sur sa Cécité

Quand je considère comment la lumière a disparu pour moi avant la moitié de mes jours dans ce monde vaste et obscur et que le talent qu’on ne peut cacher sans être puni de mort m’a été donné sans utilité, quoique mon âme se dévoue à servir mon créateur et à lui rendre compte fidèle. De peur que, se retournant vers moi, il ne me condamne, je demande avec amour:  » Dieu réclame-t-il le travail du jour en l’absence de la lumière?  » Mais la Patience, arrêtant mon murmure, me répond aussitôt: « Dieu, n’a besoin ni du travail de l’homme ni de ses propres bienfaits. Ceux-là le servent le plus saintement, qui portent le mieux son joug pacifique; sa position est pareille à celle d’un monarque; des milliers d’hommes s’empressent à ses ordres et traversent sans cesse la terre et l’océan; mais ceux-là qui restent immobiles et attendent, le servent aussi.  »

pr – tr

Le célèbre sonnet de Milton ( ‘When I consider how my Light is spent’ ) en un paragaphe compact de prose.

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