Sur le blanc mausolée où repose Mercoeur, — 1842 (10)

Henri-Victor Drouaillet La guitare

Sonnet

Sur le blanc mausolée où repose Mercoeur,
Je lisais ces deux vers qui m’allèrent au coeur:
La victime du siècle est là sur cette tombe:
Anathème au vautour et paix à la colombe!

Ceci me fit rêver; lorsque la feuille tombe,
Me dis-je, nul ne sait où le vent la conduit;
Ainsi la gloire, après le jour descend la nuit.
L’astre à peine levé qu’il pâlit, qu’il succombe.

Cette pensée amère ébranla ma constance.
Je maudis mon destin, mes rêves superflus,
Je revins et j’ouvris mon Schiller, où je lus:

Cesse tes cris plaintifs, toi qui reçus du ciel
Ton rêve pour bonheur, ta foi pour récompense,
N’est- ce pas déjà trop pour un ingrat mortel?

Q24 – T34 Notable à deux titres: – d’une part les quatrains sont à trois rimes, le premier en rimes plates: aabb  ba’a’b ; mais on remarquera surtout la disposition des tercets, cdd  ece, disposition ‘italienne’ qui fait se rencontrer au vers 11 et 12 deux mots à finales masculines (lus / ciel), violation caractérisée de la règle d’alternance des rimes en vigueur alors depuis presque deux siècles.

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