Mes aïeules ont cru pendant des mille années — 1881 (11)

Paul Marrot Le chemin du rire

Les paradis fantaisistes, I

Mes aïeules ont cru pendant des mille années
Que l’âme, étant divine, avait des destinées;
C’est pourquoi, dégoûté d’un monde bestial,
Parfois, j’ai des rappels vers un monde idéal.

Mes aïeux ont compris après des mille années
Qu’on les trompait par des chimères surannées,
Que les sermons étaient des farces; c’est pourquoi
J’ai senti l’ironie éclore et rire en moi.

La vieille illusion, en ma cervelle, alterne
Ses airs avec les airs de la raison moderne,
Et le tout s’entremêle en étrange opéra.

Le doute est ondoyant, et fait de poésie,
Dans les champs où le blé des forts un jour croîtra,
Je te cueille, herbe folle, ô fleur de fantaisie!

Q19 – T14 – aabb  aab’b’ ! sévèrement anormal: les six premiers vers, du point de vue des rimes, s’isolent.

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