Cette fois, je ne puis vous écouter sans rire. — 1883 (23)

Ernest d’Orlanges Poésies naturalistes

Une fille à un vieux

Cette fois, je ne puis vous écouter sans rire.
Continuez, très cher, vous avez de l’esprit
Qui dans votre cerveau de soixante ans fleurit
Comme au sein d’un poète éclorait une lyre.

Vous m’appelez sirène, et vous osez me dire,
Vous, vieillard impuissant, usé, blasé, flétri,
Fruit rongé par les vers ainsi qu’un fruit pourri,
Que pour mes yeux, ce qui vous sert de cœur soupire.

C’est vraiment à se tordre ! et vous pensez que moi,
Jeune, jolie encor, dans Paris faisant loi,
Ayant toutes mes dents pour croquer les fortunes,

J’irai vous adorer …. – Ah ! tais-toi donc, mon vieux,
Si je couche avec toi, ce n’est pas pour des prunes,
C’est que tu passes pour un miché sérieux.

Q45 ? (‘esprit’ ne rime pas avec ‘flétri’) T14

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