Il faut que vous ayez bien regardé les cieux — 1896 (15)

Lafon in  L’année des poètes

L’aveu

Il faut que vous ayez bien regardé les cieux
Pour que leur tendre azur ait déteint dans vos yeux ;
Il faut que vous ayez bien embrassé des roses
Pour qu’elles aient saigné sur vos lèvres mi-closes.

Combien de blonds genêts, quand vous passiez près d’eux,
On offert leur pollen pour dorer vos cheveux,
Et combien de flocons de vierges avalanches
Ont doucement neigé sur vos épaules blanches ?

Les ruisseaux dont l’avril emmurmure les bois
Ont donné leurs appels de rêve à votre voix ;
Jaloux, les rossignols en gémissent encore.

Le ciel a pris pour vous des teintes à l’Aurore …
Mais moi, que le destin a fait naître rêveur,
Je ne puis vous offrir qu’une chose, mon cœur !

Q19  T13

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