Je m’isolais pour vivre en mon âpre Désir, — 1900 (3)

Hady-Lem (E. Bouve?) – Ophir – sonnets –

Je m’isolais pour vivre en mon âpre Désir,
L’Esprit d’un paradis, devenu lors mon culte;
Je m’isolais; jamais je n’ai pu le saisir
Ce souffle des Esprits de l’Imprécis occulte.

Tout en moi, devenait agent excitateur;
Tout dansant sous mes yeux me chantait leur caresse:
Musique, danse, chant, geste, parfum, couleur,
Corps à corps délicieux sur des lits de paresse.

…Et toujours je vivais les choses par les soirs;
Soupirant les chansons qu’ont les vents de l’Automne,
Je défeuillais mon âme en des larmes d’Espoir:
Mon Désir assouvi, lors, lui, plus ne chantonne.

Il semble un exhumé devenu revenant
Sans force, sans esprit; un exhumé mourant.

shmall 2-3 Les deux sonnets ont la disposition de rimes shakespearienne; le premier a la répartition standard des strophes, le second le découpage barbiero-mallarméen.

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