Pour l’instant où viendra celle qu’on n’attend pas — 1906 (3)

Gabriel de Lautrec Les roses noires

Précautions

Pour l’instant où viendra celle qu’on n’attend pas
La ténébreuse qui guérit le mal de vivre,
Tristes comme il convient, nous fermerons le livre,
Et la fenêtre, et toi, printemps, qui nous dupas!

La jeunesse exilée et venant à grands pas,
L’âge mûr, endormeur des choses éternelles,
Un démon lumineux songe à ployer ses ailes
Avant l’heure, et la nuit du funèbre repas.

Quelque part, dans le soir, des lèvres se sont closes,
Il est temps que quelqu’un aille chercher des roses
Pour saluer d’adieu le rêve le plus beau.

Voici venir la mort, il est temps que notre âme
Prenne le mieux aimé des sourires de femme
Pour en faire sa lampe en la nuit du tombeau

Q45  T15

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