La fille vers minuit renonce au ton coquet — 1920 (9)

Aragon (sonnets non repris dans Feu de joie)

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La fille vers minuit

La fille vers minuit renonce au ton coquet
Son regard s’alourdit du plomb d’impurs mystères
Elle chante à mi-voix pour que les locataires
N’accourent furieux secouer le loquet.
Mais le long de l’amant que le drap incommode
Comme un tribut plaintif à d’enfantins émois
(L’air (qui?) fut l’an dernier la rengaine à la mode)
Naît l’ingénuité des chansons d’autrefois
« Pour me payer par mois douze heures de peinture »
 » Mon père travaillait jusqu’au petit matin »
 » Pour le récompenser j’ai suivi la nature »
 » Et pour cinquante francs je me suis fait catin »

et il n’y a pas de raison pour
que cela finisse

Q62 – efef xy – m.irr – disp:12+2

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