L’arbre sentait le vent qui naissait dans ses branches — 1962 (5)

Georges Perros Poèmes bleus

Absurdité

L’arbre sentait le vent qui naissait dans ses branches
Et le vent donnait âme aux bourgeons du printemps
L’oiseau se demandait si c’était le dimanche
Ou un huitième jour pour les adolescents.

Le ciel ne respirait plus que par habitude
Sa chemise lavée au grand air du levant
Le bûcheron trouvait que la vie était rude
Mais l’arbre tenait bon, en tremblant doucement.

La vache dans le pré regardait l’oeil humide
Le dernier train du soir sans aucun voyageur
Le passage à niveau conjura le malheur

Restant obstinément horizontal. C’est là
Qu’un homme et qu’une femme aimèrent pour la vie
L’arbre, le vent l’oiseau la vache sans envie.

Q59 – xdd yee

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