Et ce serait un grand bonheur d’en finir à l’automne — 1995 (3)

Claude Esteban Quelqu’un commen ce à parler dans une chambre

Et ce serait un grand bonheur d’en finir à l’automne
avec ce corps qui n’en peut plus et dans les arbres un peu de vert,
tout resterait à sa place, sans nous, jusqu’à l’hiver
et puis viendrait la neige et la Noël pour tous les autres

quelqu’un dirait peut-être, connaissiez-vous cet homme-là,
je  ne sais plus son nom, il lui arrivait parfois de sourire
pour pas grand-chose, un nuage qui passe, mais il faut vivre
avec les siens, mais c’est déjà beaucoup de se souvenir

et l’on serait cet homme-là qui n’intéresse plus personne
mais qui ne souffre plus de son corps et ce serait déjà beaucoup,
peut-être qu’on serait mêlé dans la terre aux feuilles jaunes

et qu’on descendrait comme les fourmis au-dedans du chaud,
on dormirait, on n’aurait plus de mauvais rêve, on pourrait croire
que les morts sont heureux dans leurs demeures sans échos.

bl – m.irr

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