L’escargot que j’avais au temps sec remarqué — 1997 (8)

Robert Marteau Rites et offrandes (2002)

(Attichy, mardi 26 août 1997)

L’escargot que j’avais au temps sec remarqué
En un même lieu fixé sur la même tige,
Voilà qu’il s’est mis en chemin depuis la pluie.
Je le vois: il va, il s’arrête, s’alimente

D’un fragment végétal qu’il a choisi, qu’il broie,
Qu’il incurgite suavement. Ses antennes
Palpent l’air, sondent visuellement l’espace,
Périscopes subtils qui s’emploient à trier

Les images, mais aussi les vibrations.
Il n’insiste pas, s’éloigne en réfléchissant,
Maintenant goûte au débris recroquevillé

D’un limbe que de ses mandibules mouillées
D’abord il bouge, puis mâche patiemment,
Car patient il est dans un âge sans fin.

bl – 12s- sns

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