– Pierre Lamontagne, de Lançon – Sur le pardon que Monseigneur le Duc de Berry, en mourant, a accordé à son assassin
Sonnet
Les miracles du Christ ont étonné Solyme,
Et la Nature en lui voyait son Souverain;
Mais ses imitateurs, que son esprit anime,
Montrent de son pouvoir un effet plus certain.
Est-ce toi que j’entends, ô Royale victime!
Priant pour un coupable en mourant de sa main?
Tu veux que du cercueil où te plonge son crime,
Ta voix s’élève encor pour sauver l’assassin.
Ton coeur saisi du froid dont le trépas le glace,
Mais brûlant d’un feu pur allumé par la grâce,
Renouvelle les voeux par ta bouche exprimés.
Le chrétien qui pardonne alors qu’on l’assassine,
Fait bien plus reconnaître une vertu divine,
Que le soleil éteint et les morts ranimés.
Q8 – T15