– Théophile Gautier – Poésies –
Sonnet VII
Avec ce siècle infâme il est temps que l’on rompe;
Car à son front damné le doigt fatal a mis
Comme aux portes d’enfer: Plus d’espérance! – Amis,
Ennemis, peuples, rois, tout nous joue et nous trompe.
Un budget éléphant boit notre or par sa trompe;
Dans leurs trônes d’hier encor mal affermis,
De leurs aînés déchus ils gardent tout, hormis
La main prompte à s’ouvrir et la royale pompe.
Cependant en juillet, sous le ciel indigo,
Sur les pavés mouvants, ils ont fait des promesses
Autant que Charles X avait ouï de messes!
Seule la poésie incarnée en Hugo
Ne nous a pas déçus, et de palmes divines,
Vers l’avenir tournée, ombrage nos ruines.
Q15 – T30
Théophile Gautier vient aussi au sonnet très tôt, mais après Musset, et se singularise par de la rime: – ompe, qui introduit chez lui le thème de l’éléphant qui se voit aussi, beaucoup plus loin, dans un registre coquin ( ); et – go, ‘indigo’ introduisant Hugo. Il affectionne par la suite les sonnets à couplet final, comme ici.