– Jules Lacroix in Revue poétique du dix-neuvième siècle
Le vieillard
Quel est ce vêtement plaintif ? Est-ce une voix ? …
Que fais-tu donc, vieillard, dans cette noire alcôve ?
Que dévores-tu là, comme une bête fauve ?
Sur qui laisses-tu donc la marque de tes doigts ?
C’est la vierge criant pour la dernière fois,
Qui pleure, se débat sous ton front sec et chauve,
Que son ange gardien la protège et la sauve,
Qu’il rende encor ton souffle et tes baisers plus froids ?
Tu ne songes donc pas que ton nez de squelette
Fane en la respirant la jeune violette !
O mort ! n’étouffe point la vierge en ton linceul !
Mais tu veux, libertin, qui n’a pas de famille,
Pour échauffer ton lit un corps de jeune fille!
Pense au drap de la bière où tu coucheras seul !
Q15 T15