Auguste Barbier Rimes Héroïques
Christophe Colomb
Rien n’est grand qu’avec Dieu; sa pensée est l’essence
Des nobles actions, des sublimes exploits;
Il élargit la tête, et donne la puissance
Aux plus frêles humains qui marchent à sa voix:
Heureux l’homme qui fonde en lui son espérance,
Et qui pour lui s’embarque en une tâche immense!
C’est Dieu qui t’inspira, magnanime Génois,
Quand ton esprit rêvait une nouvelle terre.
C’est lui qui ranima ton courage aux abois
Dans l’ouragan sans fin de la rude misère;
C’est lui qui chez les rois d’un orgueil saint et beau,
T’arma contre la vie et son lâche troupeau.
En vain autour de toi l’Océan en colère
Roula sa verte écume et ses montagnes d’eau,
Dieu te fit sans terreur traverser l’onde amère,
Et rencontrer le monde enfant de ton cerveau.
babaa bcbcdd cdcd – disp: 6+6+4 – 16v
Auguste Barbier fait preuve d’audace en ajoutant deux vers plats au premier quatrain (faisant écho aux premiers vers habituels des tercets). Les critiques l’ont incité à ramener le poème à plus de sagesse ; ce qu’il fit dans une édition ultérieure.