– Victor Hugo Théâtre en liberté (Maglia)
(sonnet)
Si j’avais sous la main un jardin de Lenôtre,
Je vous l’arpentrais du soir jusqu’au matin ;
Si j’avais sous la main un vieux psautier latin,
J’y courrais, comme un loup, dire ma paternôtre ;
Si j’avais sous la main mon épée ou la vôtre,
J’en percerais dix fois ma veste de satin ;
Si j’avais sous la main la maîtresse d’un autre,
Je l’aimerais, pour faire enrager ma catin !
Hier sur ce cheval que tout le monde admire
Polyclète passait, et j’ai vu Lindanire
Le suivre de cet œil qui rêve et qui sourit ;
Depuis ce moment-là, je me creuse la tête.
Le cavalier lui plaît pour avoir l’air très bête,
Et le cheval lui plaît pour être plein d’esprit.
Q17 T15
Le ‘sixième’ sonnet de Hugo, dissimulé dans du théâtre. Il a échappé à beaucoup de commentateurs. La date de composition n’est pas certaine (je suis l’édition de la Pléiade). Hugo méprise souverainement une recommandation expresse de Boileau : les répétitions sont nombreuses.