– Auguste Brizeux in Revue de Lille (1900)
L’arbre du Nord
La vie et son matin me disaient : Espérance !
Une immense journée apparaît devant toi :
Dans ton magique empire arrive, jeune roi ;
L’oiseau chante, la fleur embaume, et c’est en France !
Voici venu midi, morne, silencieux ;
L’oiseau cache, endormi, sa tête sous son aile,
La fleur tombe, épuisée et l’âme fait comme elle.
Ranime ces langueurs, ô matin gracieux !
Que rapide elle a fuit, la journée éternelle !
La nuit tombe, un long crêpe enveloppe les cieux.
Mais une autre, plus belle, à l’horizon commence,
Elle vient, doucement, poindre aux yeux de la foi.
Chantez, oiseaux du ciel ! fleurs d’or, brillez sur moi !
Ah ! voici la journée invariable, immense.
Q1 (abba) T1 (cdd) T2 (cdc) Q2 (abba) – Tercets embrassés dans les quatrains. a.ch : ‘sonnet polaire’.