Evariste Boulay-Paty – Sonnets
Au Soleil
O soleil, vieux soleil, voyageur solitaire,
Qu’en poudroyant la nue entoure avec mystère,
Du haut du firmament que vois-tu sur la terre?
Que vois-tu, dis-le moi, Soleil, pourquoi te taire?
– Homme je vois d’ici Tyr, Ninive, Sidon,
Babylone, pour qui le temps fut sans pardon,
Squelettes de cités, grand os dans l’abandon,
Que rougit le désert, que verdit le chardon.
Homme, je n’aperçois que races écoulées
Ou peuples vieillissants, que villes écroulées
Ou murailles déjà sur leur base ébranlée.
Je ne vois, sur le sol de ton vaste univers,
Que morts d’hier, ou bien mourants promis au vers,
Que des tombeaux fermés ou des tombeaux ouverts.
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