– Alphonse de Lamartine Cours familier de littérature
Ni dans un firmament serein voir circuler les vagues étoiles, ni sur un mer tranquille voguer les navires pavoisés, ni à travers les campagnes étinceler les armures des cavaliers couverts de leurs cuirasses, ni dans les clairières des bocages jouer entre elles les biches des bois ;
Ni recevoir des nouvelles désirées de celui dont on attend depuis longtemps le retour, ni parler d’amour en langage élevé et harmonieux, ni au bord des claires fontaines et des prés verdoyants entendre les chansons des dames aussi belles qu’innocentes
Non, rien de tout cela désormais ne donnera le moindre trassaillement à mon cœur, tant celle qui fut ici-bas la seule lumière et le seul miroir de mes yeux a su en s’ensevelissant dans le linceul ensevelir ce cœur avec elle !
Vivre m’est un ennui si lourd et si long que je ne cesse d’en implorer la fin par le désir infini de revoir celle après laquelle rien ne me parut digne d’être jamais vu !
pr – traduction en prose du sonnet cccxii du canzoniere de Pétrarque, « Né per sereno ciel ir vaghe stelle’