L’homme qui sait dormir en wagon, je l’honore. — 1869 (14)

Louis Veuillot Les couleuvres

Préface

L’homme qui sait dormir en wagon, je l’honore.
Il est doué ! Dormir, échapper aux benêts,
Le profit est plus franc, et je le reconnais,
Que d’un œil engourdi voir frissonner l’aurore .

– Ce n’est pas cet air là qu’autrefois je sonnais ;
Mais du point où je suis, l’horizon se dédore ! –
Bref, que faire éveillé ? Qui bâille, qui pérore,
Qui rêve vingt pour cent; moi, je fais des sonnets.

Repassant mes chemins, revoyant mille choses,
Je fais sonnets de tout, de l’épine et des roses.
Or, j’en ai mis à part un bon tas, Dieu merci.

Ils sont divers ; l’un rit, l’autre siffle ou soupire.
Je trouve à la plupart quelque tort ; mais le pire,
Tous ne sont pas rimés dru comme celui-ci.

Q16 – T15

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