– Theodoric Geslain (ed.) – Sonnets provinciaux –
2-4 Une anthologie de lutte des sonnettistes anti-parisiens – Le compilateur se présente comme « Membre de la Société des travaux littéraires de Paris. De la Société académique de St Quentin, de la Société d’agriculture, sciences et arts de Poligny; de la Société littéraire d’Apt; membre fondateur du Journal Littéraire: Le Concours des Muses »
Son but? : La majeure partie des volumes collectifs sont publiés en vue de la décentralisation; mais la décentralisation littéraire, telle que la comprend la province, est-elle possible? C’est là la grande question.
Le nid de chardonneret
Dans un lilas en fleurs, au pied de ma maison,
Il venait de bâtir sa couche circulaire;
Comme des doux oiseaux renaissait la saison,
Il avait accueilli l’amour, – il savait plaire.
Ses oeufs sentaient déjà sa chaleur tutélaire;
L’espoir d’une famille égayait sa prison,
Et, sans peur d’éveiller aucune trahison,
Il donnait au poète un chant gai pour salaire.
Mais du logis de l’homme on réparait le toit! …
Une tuile, au hasard, – lourd débris séculaire, –
S’échappe, roule, tombe au bord du nid étroit ….
Et, ce soir, il est vide, ouvert par la secousse,
Laissant pendre le brin, le duvet et la mousse,
Montrant ses oeufs brisés au sol qui les reçoit.
Louis Goujon
Q10 – cbc ddc