– Joseph Autran – Sonnets capricieux –
A un dédaigneux
Que t’a fait le sonnet, réponds-moi, cher moqueur,
Pour que ta plume ainsi l’agace et le lutine?
En vain je fais valoir sa forme florentine,
Je ne désarme pas pour si peu ta rigueur.
« Le sonnet ne vient pas d’une source latine,
C’est étroit pour l’esprit, c’est chétif pour le coeur.
Hugo n’en fit jamais, pas plus que Lamartine.
L’océan ne tient pas dans un verre à liqueur ».
Je l’avoue en effet, ces colosses de gloire
Vous donnent quelque fois toute la mer à boire.
La bois-tu jusqu’au fond, critique mon ami?
Je ne sais; mais pour moi, sans être trop sévère,
Quand le verre est si grand je n’y bois qu’à demi,
Et, quand il est petit, j’avale tout le verre.
Q17 – T14 – s sur s