L’homme pleure, il se tord comme un ver. Ses pensers — 1876 (15)

Emile Goudeau in La République des Lettres

Les astres

L’homme pleure, il se tord comme un ver. Ses pensers
Soufflent sur ses amours l’horreur des vents glacés,
Et poussent loin de lui ses rêves trépassés,
Feuilles mortes avec ses vœux inexaucés.

Tandis qu’au fond des cieux, au fond de l’altitude
Des cieux ! les astres blancs et froids, sans lassiude
A force d’être loin au sein de la nuit rude,
Garderont, au-dessus des maux, leur quiétude.

Telles les femmes, Sphinx aux fronts mystérieux,
Immobiles, ouvrant de grands yeux sérieux,
Voient mourir à leurs pieds les jeunes et les vieux !

Oh ! ne pouvoir monter ! monter ! Non : les pilastres
Célestes ont croulé sous les anciens désastres …
Maudits ! soyez maudits, inapaisables astres !

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