– Catulle Mendès – Les Poésies –
Frédérique
Un soir, en visitant la vieille cathédrale
Gothique dont j’aimais les clochetons sans pairs,
Au bas de l’escalier qui se tord en spirale,
Je te vis, ô ma pâle allemande aux yeux pers!
Lasse, tu t’accoudais à la pierre murale,
Pauvre ange endolori tombé des cieux aperts!
Et ton regard tout plein de cendres aurorales
Eclaira doucement la nuit où je me perds.
Goutte de miel échue à mon âpre calice!
J’aspirai parmi l’air qu’embaume l’encensoir
Tes cheveux odorants comme un acacia.
Tu priais, à genoux, sur une pierre lisse,
Et près de toi, dans l’ombre, étant venu m’asseoir
Je te dis ‘Liebst du mich? » tu me répondis « »Ia« !
Q8 – T36 – La disposition des rimes des tercets est celle qui est la plus fréquente chez Pétrarque: cde cde. Elle oblige à violer la règle d’alternance (encensoir/ acacia) – Dernier vers sublime de sublimité franco-allemande.