Ernest d’Orlanges Poésies naturalistes
Le poème d’un suicidé
Cette balle, comme elle est ronde
Comme elle entre bien dans le trou
De ce revolver … J’en suis fou !
J’ai pour elle une amour profonde.
Non jamais brune, jamais blonde
Avec leurs robes à froufrou
N’allumèrent pareil grisou
Dans ma cervelle vagabonde.
Quand elle entrera dans ma peau
Je tomberai comme un moineau
Me pâmant sous sa douce étreinte.
Chère balle, je t’aimerai
Lorsque ma vie étant éteinte
Je dormirai dans le tombeau.
Q15 T14 – banv – octo