– Georges Courteline La conversion d’Alceste
Alceste veut parler, mais déjà Oronte a tiré un papier de sa poche. … Il annonce: « Sonnet composé à la gloire de deux jeunes yeux, amoureux, dans lequel le poète, attaché à louanger comme il faut, à célébrer comme il convient, leur feu, leur mouvement, leur couleur, leur éclat, renonce à trouver, même dans le domaine du chimérique, une image digne de leur être opposée. »
Il lit:
» Ce ne sont pas des yeux, ce sont plutôt des dieux,
Ayant dessus les rois la puissance absolue.
Des dieux? … Non! Des cieux plutôt, par leur couleur de nue
Et leur mouvement prompt comme celui des cieux
Des cieux? … Non!…Deux soleils nous offusquant la vue
De leurs rayons brillants clairement radieux! …
Soleils? … Non! … mais éclairs de puissance inconnue,
Des foudres de l’amour, signes présagieux …
Car s’ils étaient des dieux, feraient-ils tant de mal?
Si des cieux, ils auraient leur mouvement égal!
Des soleils? … Ne se peut! Le soleil est unique.
Des éclairs alors! … Non … car ces yeux sont trop clairs!
Toutefois, je les nomme, afin que tout s’explique:
Des yeux, des dieux, des cieux, des soleils, des éclairs! »
Q17 – T14