– Charles d’Olonne Nouvelles heures chantantes
L’alexandrin du sonnet
Comme un vaisseau plein d’or s’en revient lentement
Du Pérou, du Far-West ou du sud de l’Afrique,
Le lourd alexandrin, d’un rythme magnifique,
Apporte des lointains un royal chargement.
Ce trésor, ce n’est pas les six pieds seulement,
La césure correcte et la rime classique;
C’est que chaque syllabe ait un bruit de musique,
Le mot une couleur, la phrase un mouvement.
Quand la fin d’un sonnet régulier est bien faite,
L’alexandrin vibrant ralentit, puis s’arrête.
Ainsi suspend ses feux, pavoise et rentre au port
Le navire vainqueur, tandis que sur le bord
Du môle qui s’allonge en un grand promontaire
La foule acclame en lui la puissance et la gloire.
Q15 – T13 – s sur s