– Benjamin Fondane L’exode in Le mal des fantômes (ed.1996)
La chair a beau crier: l’Angoisse est lourde.
Et l’Ange a beau gémir : il est lié.
Qui suis-je ? en quelles paumes oublié ?
Mer repliée au cœur de la palourde.
Es-tu ici prière ? o grande sourde !
Je crie. Le monde me revient crié.
Rien ! rien que ce sanglot du temps nié
Où pèse des soleils la masse sourde.
Pas même seul. Des tas ! des tas de SEULS !
Ont elles droit, si maigres, aux linceuls,
Ces pures ombres que l’histoire traque ?
Puisse-t-il être ton moyeu, sommeil,
Ce centre où Dieu rayonne le Zodiaque !
…. Ô terres du futur ! puissants orteils ! ….
Q15 T14 déca – disp: 4+4+3+2+1