coda 21 Ou bien je survivrai pour faire ton épitaphe,

Jacques Darras William Shakespeare sur la falaise de Douvres

Le souffle jusqu’au fond de la bouche

Ou bien  je survivrai pour faire ton épitaphe,
Ou bien tu survivras quand ma chair pourrira.
Il s’ensuite que la mort n’aura pas ta mémoire,
Mais que moi mes atomes perdront mémoire de moi.
Il s’ensuit que ton nom aura vie immortelle
Et que moi dans ma mort je n’aurai que l’oubli.
La terre m’accordera un coin de fosse commune,
Tu brilleras sous des yeux aujourd’hui non créés,
Et gisant somptuaire sous ces yeux abaissés,
Tu dormiras au lit de mes vers monuments;
Les langues qui naîtront ressusciteront ton être,
Quand les contemporains auront leur souffle rendu,
Ton souffle perdurera (ma plume a ce talent)
Jusqu’en la source du souffle la bouche des vivants.
(d’après le sonnet 81)

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