coda 26 Je mourrai, je le sais, un jour d’averse

Claude Esteban Etranger devant la porte, I

Me moriré en Paris ….

César Vallejo

Je mourrai, je le sais, un jour d’averse
Et ce sera peut-être à Paris,
Un soir de la semaine, un vendredi peut-être
Comme le Christ et je ne saurai rien de son paradis

Un vendredi, car tous les vendredis je converse
Avec une mouche et c’est elle, j’en suis sûr, qui me dit
Qu’on peut aimer, juste un instant, chaque pierre
Et puis s’endormir, malgré la fièvre, dans un lit

On dira, c’était lui, comme il écrivait des choses étranges,
Il parlait d’une femme, d’un rire et d’un soulier,
C’était à l’humérus, je crois, mais pourtant il parlait

Aussi d’une bataille et qu’il avait un fusil et qu’il mourait
Comme on meurt quand les choses petites deviennent grandes
Et c’était lui, cette goutte de sang sur l’oreiller.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.