Daniel Marmié – in Po&sie 77 (1999)
Liré …
Laisse aux neiges les voeux, redoux; blanc leur adresse
L’an neuf, aux draps qu’hiver, ce pré ce lé couverts,
Aura prêtés. En pâtis rêvant mes champs verts,
L’an porté, fasse émoi céder faulx que Temps dresse.
Nid d’ormes, d’Ancenis redoute m’apparaisse:
Qu’en mai j’aime, ô Liré, ses cygnes à l’envers
Des cygnes s’y mirant; et charmes, par des vers
Ecorcés, la très douce brise les caresse …
L’heure, angevin Lethé, dure – fléau si lent
Indolente à ma Loire belle, vague allant
Chênes au beau Liré se contentant d’être ivres.
D’aile ivre étourdissait la tendre aube et sonnait
Loriot réveillant, tôt matines, des rives
D’où bleus perçaient tes cris, doux bleu-vert sansonnet.