Je ne vois pas tes yeux, mais je vois ton sourire. — 1867 (4)

in Charles Monselet Le Triple almanach gourmand pour 1867-8

L’huitre

Je ne vois pas tes yeux, mais je vois ton sourire.
Tout ton être respire un grand air de bonté
A te sentir si fraîche en ta calme beauté,
Chavette ému tressaille et Monselet soupire.

Ta rondeur savoureuse aux poëtes inspire
Des rêves d’embonpoint et de satiété –
L’abbé hâte pour toi son benedicite.
On peut te manger crue, ou bien te faire frire.

La plupart des gourmets te gobent simplement;
Pour d’autres il vaut mieux te mâcher doucement,
Beaucoup à t’épicer ressentent de la joie.

Toute embaumée encor d’algue & de goémons ,
Paris te sollicite, et Cancale t’envoie
O toi qui fais aimer, ô toi que nous aimons.

Albert Mérat

Q15 – T14 – banv

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