– Victor Hugo
Jolies femmes
Sonnet pour album
On leur fait des sonnets, passables quelquefois;
On baise cette main qu’elles daignent vous tendre;
On les suit à l’église, on les admire au bois;
On redevient Damis, on redevient Clitandre;
Le bal est leur triomphe, et l’on brigue leur choix;
On danse, on rit, on cause, et vous pouvez entendre,
Tout en dansant, parmi les luths et les hautbois,
Ces belles gazouiller de leur voix la plus tendre:
– La force est tout; la guerre est sainte; l’échafaud
Est bon; il ne faut pas trop de lumière; il faut
Bâtir plus de prisons et bâtir moins d’écoles;
Si Paris bouge, il faut des canons plein les forts. –
Et ces colombes-là vous disent des paroles
A faire remuer d’horreur les os des morts.
Q8 – T14