Joséphin Soulary Oeuvres poétiques
Assez riche
Tout poète, en loyer, reçoit de la nature
Un domaine idéal que défriche l’esprit.
Je n’obtins qu’un arpent, mais ce lot me sourit;
Qu’un plus riche à tenter l’infini s’aventure!
Dans mon jardin, bordé d’une étroite clôture,
Croît le pampre sacré, l’épi dru qui nourrit,
La fleur qui plaît aux yeux, le simple qui guérit;
Un dieu mignon bénit ma petite culture.
Moins d’espace me fait nécessité du choix.
Plusieurs jets m’advenant, j’en tranche deux ou trois,
Le terrain s’agrandit de la place émondée;
Si bien qu’à force d’art et de soins obstinés,
A la fin, j’ai du sol en excès, – et, tenez!
Il me reste ce vers à semer d’une idée.
Q15 – T15