La ligue des poètes
Au ligueur qui désire que je lui tourne un sonnet au lieu d’un acrostiche
UN SONNET ! vous voulez m’inspirer cette audace,
A moi, plein de frayeur pour ses difficultés !
Car je dois m’accrocher, pour grimper au Parnasse,
Même par l’acrostiche, à ses aspérités.
Mais toujours je retombe au fond de la vallée,
Et reprends mon élan sans le moindre succès ;
Arriver au sommet, ô gloire signalée ! ..
De rares favoris y trouvent leur accès.
Il faut avoir comme eux des trésors d’harmonie,
Des accents inspirés, perles de poésie ;
A ce prix, Apollon leur donne ses faveurs.
Sans ces dons, jour et nuit, hélas ! ma pauvre muse,
Sisyphe ou Danaïde, et sue et souffle et s’use,
Pour atteindre à mi-côte, en stériles labeurs.
Louis Monneret
Q59 T15 s sur s