– Jean Lorrain – La forêt bleue –
Le pays de fées, I
Misa, Myrto, Lydé, Philedocé, Néere…
De cépée en cépée un appel de voix claire
Sonne, et de combe en combe un bruit de pas divins
S’éloigne, un rai d’étoile argente la broussaille,
Des blancheurs d’aubépine enneigent les ravins
Et l’air ricane, empli des cris vagues et vains
Des fleurs, qu’un vent rôdeur et fou baise et chamaille.
Reines du temps d’Arthus et dryades, jadis,
Oriane, Ulada, des noms charmants de fées,
Triomphants comme un bruit de robes étoffées
Qu’on froisse, ont lui dans l’ombre, et les tertres verdis
Sont encore effleurés, comme au temps d’Amadis,
Par le groupe adoré des princesses tragiques
Et la lune à leurs pieds trace des ronds magiques.
aab cbbc deed dff – Jean Lorrain semble bien l’inventeur de cette forme cousine du sonnet. (Je ne lui ai pas trouvé non plus d’imitateurs). Elle ressemble à cette famille de sonnets où les quatrains sont enchâssés dans les tercets, mais n’appatient pas à cette variété. L’annexer à la forme-sonnet est sans doute un coup de force abusif; tant pis!