– Jacques Villebrune – Sonnets mystiques –
L’amoureux de la mer
Comme un enfant jaloux de sa maîtresse chère,
J’accompagne la mer au caprice incertain:
J’aime à voir sa pâleur dans l’air frais du matin,
En de brumeux tissus de mousseline claire.
Et noyée à midi dans la vague chimère,
Sous l’azur qui lui fait le plus charmant destin,
Elle rêve assoupie en son lit de satin,
Regardant mollement l’horizon éphémère.
Je l’admire, aux clartés tombant du soir astral,
En danseuse fantasque inaugurant un bal,
Où bondissent en chœur ses phosphoriques ondes;
Et quand elle s’endort sous un pâle rayon,
J’aime écouter encor au sein des nuits profondes
Sa tranquille et superbe respiration.
Q15 – T14 – banv -césure italienne au vers 14 – Villebrune, avec plus de 800 sonnets, semble être le recordman du 19ème siècle, dépassant Ronsard, sans toutefois égaler Jacques Poille (début du 17ème siècle) qui en fit plus de 900. (Les sonnetistes frnçais sont loin d’approcher les performances des Italiens, dont la production a plusieurs fois dépassé les millier (Le Tasse, par exemple).