– Albert Saint-Paul in Ecrits pour l’art
Sonate
Au piano elle est assise et la sonate
– Un océan dont les accords seraient les flots –
D’abord clapote et vient, câline, unie, en natte
Aux grèves vers mon rêve – ô les flots aux falots !
Et mon âme se pâme au sourd roulis des lames
En la Nuit qui s’enfuit où clament mille voix ;
Et les cordes, qu’accorde une voix de hautbois,
Chantent l’Avril, l’Idylle et les Epithalames.
Et nous voguons ! et nous tanguons, la Nuit s’enfuit.
Très loin l’horizon sans maisons – l’horizon luit.
Plaque encor des accords sur ton Erard d’ébène.
Laisse tes doigts à la caresse du clavier.
Oh ! notre âme emmaillée en l’immense épervier
De la kabbale, à l’aube opale pâle à peine.
Q60 T15 disp (Tercets en distiques) – rimes intérieures