– Jules Tellier – Oeuvres –
Voici. Ton âme est un lac artificiel
Et minuscule ainsi que ceux des Tuileries,
Un bassin très petit sous les branches fleuries
Qui n’a pas assez d’eau pour réfléchir le ciel.
On en voit, à deux pieds, sans plus, le fond réel,
Moins beaux que les reflets d’azur et leur féeries,
De vieux pantins, des pots cassés, des fleurs flétries,
Et mille objets manquant du charme essentiel.
Ton âme, en un jardin sans mystère, que foule
A toute heure le pas indiscret de la foule,
Est un bassin couvert d’oiseaux de toutes parts:
Les cygnes blancs, tendant leurs cous aux belles lignes,
Glissant à la surface au milieu des canards,
– Mais les canards y sont plus nombreux que les cygnes.
Q15 – T14 – banv