– Jules Sionville in L’Aurore
L’abeille et le singe
L’hiver avait cessé, la bise était calmée,
Le ciel, limpide et clair, semblait un pur émail ;
Sous la ruche une abeille au velouté camail
Voltigeait butinant plus souple qu’une almée.
De miel et d’ambroisie elle allait affamée
Comme un pauvre de pain dans l’ombre du portail,
Les pétales des fleurs lui servaient d’éventail
Et le pollen des lis lui formait un camée.
Mais sa sérénité fut bien vite embrumée ;
Un singe, qui la vit joyeuse et parfumée,
Courut pour l’écraser du doigt contre un vitrail,
Quand elle, en un clin d’oeil fuyant sous la ramée ,
Mais de son dard vengeur le piquant au poitrail,
Lui dit : « Crains l’innocent dont l’ire est allumée ! … »
Q15 T7 y=x (c=a & d=b) fable-sonnet.