– Robert Marteau Registre (1999)
(Jeudi 22 décembre 1994)
L’hiver froid convient aux canards, et le noroît
Qui souffle les fait contents de s’ébattre où l’eau
Bat le plus fort. Tout est grisaille mais ils mettent
Du jaune et du bleu sur la pierre qu’ils décorent,
Parfois farfouillant du bec parmi le plumage,
Parfois le col dressé pour l’ostentation
Des diaprures. Près des barques: orangées,
Les palmes bien à plat au lavoir; se rengorgent;
D’un bref raclement prémédité interrompent
Ce que l’oreille et l’oeil prenaient pour le silence.
Même sans roseaux, les voilà chez eux, avec
Leurs canes dans l’étonnement toujours d’avoir
De si beaux mâles; à la bêtise, insensibles:
Objets d’art spontanés autant que glorieux.
bl – 12s- sns