Arsène Houssaye in L’Artiste : « Le sonnet est le dernier mot de la poésie. Le sonnet permet l’enthousiasme comme la raillerie, la passion comme le scepticisme. C’est une coupe d’or toute petite, où il est impossible de mettre de l’eau dans son vin.
En des sociétés affairées comme la nôtre, où presque tous les poètes chantent dans le désert, le sonnet a cela de beau et de précieux, il force la curiosité. Comment ne pas donner une demi-minute pour lire quatorze vers qui renferment une pensée ou un sentiment ?
Il faut bien le dire, les poëmes et les odes ne sont guère lus que par les poëtes qui ne lisent pas beaucoup eux-mêmes. Alors, à quoi bon tous ces volumes de poésie qui meurent presque toujours avant d’avoir vécu ? Ce n’est point assez d’avoir le feu sacré, il faut le donner à son lecteur.
Tout ceci est pour arriver à dire, qu’à partir du prochain numéro, L’Artiste ne publiera plus que des sonnets. »